Melvins

Houdini

Houdini

 Label :     Atlantic 
 Sortie :    mardi 21 septembre 1993 
 Format :  Album / CD   

Un bulldozer, une arme de destruction massive, un boulet de canon à pleine vitesse, un mammouth... Voilà les mots qui me sont venus à l'esprit en écoutant cet album. Signés depuis peu chez Atlantic, bénéficiant d'une production ultra soignée (en partie par Kurt Cobain), les Melvins sortent un chef d'oeuvre, peu connu pourtant car fortement ombragé par le succès planétaire des Nirvana (qui leur doivent beaucoup au demeurant). King Buzzo n'a été autre que le professeur de guitare de Cobain et certaines similarités dans le maniement de leurs 6 cordes confirment leur parenté musicale. Houdini est monumental. Peut être un "Nevermind" puissance 10. Cohérent, soigné, revisitant Black Sabbath, utilisant des riffs monumentaux et un brin de psychédélisme, négligeant les solos, le groupe cogne aussi fort qu'il peut mais de façon enlevée, avec une classe peu commune au metal. Les Melvins pratiquent un rock rythmique et plombé, d'une lenteur malsaine, d'une lourdeur pachidermique, truffé de cassures tout en restant mélodique. Dale Crover joue de la batterie comme s'il débitait des quartiers de viande ("Honey Bucket"), Lori Black plaque des grooves immenses ("Sky Pup") et comble l'espace sonore, les grognements de Buzz sont féroces. Cette débauche de puissance étonne pour un trio. Le mammouth se déplace nonchalamment et s'essaye de temps à autres à la ruade... ("Copache"). Le sol tremble et ses barissements me rendent sourds. Mes oreilles ensanglantées trainent dans un coin de la pièce ; comme un beau diable je me débats pour extirper mon corps meurtri du mur où il s'est incrusté. Démoniaque, éviscérant, épuisant. A la boucherie Melvins, on ne fait pas les choses à moitié.


Excellent !   18/20
par Oneair


 Moyenne 15.00/20 

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Posté le 06 novembre 2007 à 01 h 34

Petite rectification.

Autant aller droit au but, ce disque est chiant. Très chiant. C'est carré, bien produit, oui pas de soucis de ce côté là mais c'est atrocement chiant... On s'emmerde! Mais d'une force! A moins de s'extasier sur une suite de riffs aussi subtils qu'un rhinocéros unijambiste, lents, pesants comme une enclume larguée du 3ème étage et répétés 46 fois histoire qu'ils pénètrent bien notre boite crânienne, ce disque est chiant comme la pluie. Vous avez écouté la première "chanson" (personnellement je parlerai plutôt d'une chute de métal orchestrée) ? Vous avez écouté tout le disque! Ne cherchez pas un morceau qui diffère, tout l'album n'est qu'un bloc, un monolithe de plomb, massif, brut de décoffrage c'est sûr mais chiant... Schéma de la bête, martellement de batterie, basse grondante dans l'ombre et riffs également martelés, toujours sur le même rythme, toujours avec le même son, toujours selon le même modèle. Là dessus Buzz Osborne braille d'une voix aussi légère que sa musique, ne cherchez pas non plus de mélodies, de variations vocales, c'est toujours la même chose!

Riffs de guitare plombés, batterie plombée, basse plombée, chant massif... Le tout joué à la vitesse d'un escargot en déambulateur. A moins d'être un inconditionnel du genre vous allez vous emmerder sec.
A éviter   6/20



Posté le 11 février 2008 à 21 h 48

Petite rectification bis.

Houdini représente la quintessence du style Melvins. Après un Bullhead encore hésitant et quelques peu lassant (lui !), le groupe produit avec Houdini sa première galette tonitruante du début à la fin. Que les morceaux soient lourds et rampants ou gorgés d'énergie salvatrice, le trio s'en donne à coeur joie dans la boucherie faite musique. Riffs maousses, quasi uniquement composés de power chords, mais malgré tout plus subtils et moins évidents qu'ils n'en ont l'air, batterie épileptique de Dale Crover, qui trouve ici définitivement son style reconnaissable entre mille, basse puissante et groovy et voix vénéneuse et/ou mélodique de King Buzzo. Les ingrédients sont peut-être peu nombreux mais aucuns morceaux ne se ressemblent! Entre les titres lourds et rampants dans la droite lignée de Bullhead ("Hag Me", "Joan Of Arc"), les piques rageuses et énergiques ("Honey Bucket", l'excellent "Teet") ou les plages où la mélodie se montre quelque peu au milieu du ‘monolithe de plomb' ("Lizzy", "Set Me Straight"...), le choix est large. Ne parlons même pas de la légendaire reprise de Kiss qui aurait, selon une légende, fait exploser la stéréo de Gene Simmons quand celui-ci voulut se la carrer entre les oreilles.

En pleine vague grunge, l'un des instigateurs du style explose la concurrence en produisant l'album le plus lourd et tonitruant sortit depuis bien longtemps. En redéfinissant la notion de lourdeur musicale, ils ridiculisent par la même occasion la plupart des combos metals. En digne héritiers de Black Sabbath, les Melvins emmerdent les modes, s'assoient tels des pachydermes sur les attentes du public et n'en font qu'à leur tête. Comme ils ont de plus signé pour quelques albums chez Atlantic, ils peuvent se permettre de faire la musique qu'ils désirent sans se soucier de quelconques dictats. Une telle désinvolture fait plaisir à voir!

Les Melvins ont toujours dit qu'ils avaient pour but de faire chier les fans avec leurs expérimentations diverses. Je n'aurais tout de même jamais pensé qu'ils feraient chier les pseudo-fans avec un album de pur Melvins...
Excellent !   18/20



Posté le 25 octobre 2008 à 20 h 51

Les Melvins furent l'un des groupes les plus influents sur Cobain durant le début de la carrière de Nirvana. Bleach en est d'ailleurs un excellent exemple, avec des titres comme 'Paper Cuts'. Un son lourd, une distorstion orageuse, une mélodie lente, et une voix grave. Voici ce qui caractérise les Melvins.
En 1993, le groupe sort Houdini, alors que Nevermind à enfoncé la porte du Rock indépendant vers le monde, les groupes voisins sortent peu à peu de l'ombre, notamment gràce à Cobain, et la forte promotion qu'il met en avant de ces groupes méconnus, mais pourtant géniaux.
Il est d'ailleurs à noter que Cobain produira quelques morceaux de l'album, jusqu'à en jouer de la guitare sur un titre et ajoutant des effets de percutions sur d'autres.
Avec une telle coordination, l'album ne pouvait que se révéler être un petit bijou. Et ce sera effectivement le cas.
Houdini dépoussière les oreilles par son son brutal et primitif. Des riffs grinceux, mais très représentatifs de ce son si spécial qui caractèrise la plupart des groupes de Seattle. Des parties de batterie étouffantes, puissantes, sans véritablement créer la mélodie, soutenant parfaitement le rythme Heavy des chansons.
Ce sont d'ailleurs les frappes de Dale Crover (qui fût batteur supléant chez Nirvana durant leurs pannes batteurs en début de carrière) qui ouvre l'album.
Nous vous attendez pas à découvrir un chanteur à la voix douce et soyeuse. La voix de King Buzzo est taillée sur mesure et s'adapte parfaitement au style musical du groupe. C'est une voix grave, lourde et imposante qui consitue l'essentiel de l'album.
La fantastique 'Night Goat' avec sa légendaire intro à la basse est l'un des titres phares de l'album. Divers solos de guitares viennent ponctuer un morceau au rythme dynamique. Un titre d'une force remarquable, et qui en impose. Melvins ne fait pas dans la dentelle et dans titres à l'eau de rose. Un finish qui laisse crier les guitares et leur distortion poussées par les frappes de Dale.
'Lizzy' nous laisse appercevoir une facette du groupe plus douce. Un rythme calme alterné de passages brutaux, où Buzz et Dale se succèdent au chant.
'Goin' Blind' est ce qu'on pourrait qualifer de 'slow grunge'. Une mélodie agréable, flatteuse, mais à la distortion omniprésente. Un régal, certes spécial, mais sympatique.
Le côté sauvage du groupe réapparait aussitôt à travers la non moins terrible 'Honey Bucket', à la premiere partie musicale absolument fascinante. Un chemin entre le Heavy Métal et le Rock.
'Hag Me' nous traine sa mélodie lente sur plus de 7 minutes, du pur Melvins. 'Set Me Straight' semble parfois s'inspirer de Sonic Youth. Un titre plutôt péchû. 'Sky Pop' est clairement un morceau à part. Exit les distortions crades. Le titre fait la part belle à une mélodie mise en avant par la basse, suivie d'etranges effets de guitares signés Cobain. Quelques paroles toutes aussi étranges subliment le morceau. Une chanson très 'martienne' dans son ensemble, mais cruellement attractif.
Le reste de l'album sont dans la continuité. Des titres imposants, des riffs percutants, des mélodies pas toujours accessibles il est vrai.
Le dernier titre, d'une dizaine de minutes, nous propose divers bruits de percutions, sans vraiment composer une mélodie particulière. Très psychologique, mais d'un côté parfait pour refermer cet album.
Houdini n'est peut être pas l'album le plus mémorables des années 90, mais il reste l'un des pilliers du mouvement Grunge. Sa puissance musicale et la voix de Buzzo en imposent et il sera dommage de se priver d'un album aussi représentatif de ce mouvement qui à retourné les principes de base de la musique commerciale. A noter que Houdini est le premier album des Melvins sur une major.
Excellent !   18/20







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