Faust

2009 : Faust est maintenant un vétéran... mais toujours là ! Jean-Hervé Péron et Zappi Diermaier maintenant définitivement acoquinés avec Amaury Cambuzat, voilà que trois compères décident de publier un nouvel album, soit 10 ans exactement après leur denier album studio (Ravvivando) et si l'on exclue les diverses collaborations (Nurse With Wound et Dälek notamment). Après tout, les concerts qu'a présentés dernièrement Faust sous cette mouture étaient véritablement réussis. Pourquoi pas ! Nous voici donc maintenant en présence d'un album au nom intriguant : C'Est Com... Com... Compliqué dont certains morceaux étaient déjà joués lors des précédentes tournées.

"Kundalini Tremolos" ouvre le bal et là, attention, c'est du grand art ! C'est toutes les effluves et les relents krautrock qui ressurgissent ! Avec ce titre, Péron et sa bande nous démontre que Faust en a toujours sous le pied et que le band est toujours capable de morceaux fleuve aux ambiances si caractéristiques d'une époque révolue mais dont ils étaient un fer de lance incontournable. C'est Com... Com... Compliqué ne pouvait mieux commencer qu'avec cet hypnotique "Kundalini Tremolos" aux guitares lancinantes et à la rythmique parfaite. Un régal !
Avec ce morceau on se dit alors que l'on tient peut-être un grand album synonyme d'un retour fracassant de Faust ! Mais il y a évidemment le reste : 8 autres morceaux. Et malheureusement, ce reste ne sera pas du même acabit. Parce qu'avec "Accroché A Tes Lèvres" ou "Ce Chemin Est Le Bon" sans parler de l'affligeant "En Veux-Tu Des Effets, En Voilà" où, pour reprendre le titre d'un de leur précédent album, il ne se passe RIEN, qu'est-ce qu'on morfle ! Il s'y d'ailleurs passe tellement rien d'intéressant qu'on se fait très vite chier (désolé pour le langage, mais c'est tellement vrai...) : musicalement, c'est très pauvre, et les paroles sont affligeantes. Enfin, au niveau des paroles affligeantes, force est de constater que c'est le morceau éponyme qui remporte la palme : C'"Est Com... Com... Compliqué" se veut certainement dadaïste au possible avec ses textes au sujet d'un chat dans un arbre et d'un tigre à l'affût tandis que Péron nous explique que cette histoire (résumée par la pochette d'ailleurs) est com... com... compliquée. Voilà 13 minutes, pour le coup incroyablement pénibles et dont l'effet tombe totalement à plat.
Quant au reste de l'album, pas grand-chose à en dire, si ce n'est la démonstration d'un groupe sans aucune inspiration qui essaie tant bien que mal de remplir un album avec du vide. Déprimant en plus d'être décevant ! "Tuez-vos idoles" nous conseillait Sonic Youth : c'est chose faite... malheureusement.