Mogwai
Earth Division EP |
Label :
Rock Action |
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Vous connaissez la différence entre un bon et un mauvais fan ? Le mauvais fan, il aime, mais inconditionnellement. Le bon fan, il aime aussi, mais il n'hésite pas à châtier si nécessaire. Mogwai se devait vraiment d'être châtié : The Hawk Is Hawling (2008) était très moyen et les bons fans l'ont su. Etait-ce la faute aux multiples projets parallèles (Crippled Black Phoenix pour Aitchinson, Fuck Buttons pour John Cummings, sans compter la gestion de leur label Rock Action) ? Peut-être, la dispersion peut expliquer sans mal ce sentiment de bâclage que l'on avait à l'écoute de ce disque raté. Mais les rois d'Ecosse, dans leur grande mansuétude à l'égard de leurs bons fans, sont revenus au top cette année avec Hardcore Will Never Die, But You Will (2011). Earth Division EP, malgré ses quatre titres courts, va encore plus loin.
Earth Division c'est le disque qu'on n'attendait plus de Mogwai, celui où, tant dans le son que l'approche de la composition, il y est proposé quelque chose de nouveau. Comme pouvait le faire en son temps un Rock Action, malheureusement trop long pour être totalement convaincant. Alors, qu'y a-t'il de nouveau au royaume des écossais ? Ils ont su abandonner les montagnes russes prévisibles (plages de bruit, plages contemplatives, re-bruit etc.), on leur en sait gré. Mais voilà qu'enfin, le piano chez Mogwai émeut autant que les guitares.
Voilà qu'enfin Stuart Braithwaite chante (sans vocoder) sur un bon morceau, qui plus est acoustique, ce qu'on n'avait plus entendu depuis... Rock Action justement. Encore mieux, on sent chez eux le souhait d'aborder le bruit en musique différemment : les vagues de distorsions synthétiques de "Drunk And Crazy" évoquent plus celles des claviers de Fuck Buttons que le fracas des guitares auxquels ils nous avaient habitués. Enfin, le violoncelle n'est plus chez Mogwai un instrument d'agrément mais un vrai créateur de mélodies. C'est comme cela que l'on aime vraiment Mogwai, lorsqu'ils se montrent capables d'ingérer des tonnes d'influences (du rock indépendant à la musique classique en passant par la pop, le folk et l'électronique) pour produire ensuite quelque chose d'unique et qui leur ressemble.
La seule inquiétude, relative et paradoxale, de cet Earth Division, c'est l'absence de batterie, et donc, de Martin Bulloch. Parce que l'Ecossais est sans aucun doute, comme ses partenaires, un artisan à part entière du son Mogwai : son jeu sobre, tout en contretemps, est unique. Le fait que son absence ici n'entame pas la qualité de l'EP souligne un petit malaise que l'on pressentait depuis plusieurs années.
Est-ce que ce jeu de batterie si identifiable ne serait pas à la fois l'une des forces mais aussi l'une des limites du groupe ? L'avenir le dira.
Pour l'instant, il s'agit simplement de profiter de cette année Mogwai.
Earth Division c'est le disque qu'on n'attendait plus de Mogwai, celui où, tant dans le son que l'approche de la composition, il y est proposé quelque chose de nouveau. Comme pouvait le faire en son temps un Rock Action, malheureusement trop long pour être totalement convaincant. Alors, qu'y a-t'il de nouveau au royaume des écossais ? Ils ont su abandonner les montagnes russes prévisibles (plages de bruit, plages contemplatives, re-bruit etc.), on leur en sait gré. Mais voilà qu'enfin, le piano chez Mogwai émeut autant que les guitares.
Voilà qu'enfin Stuart Braithwaite chante (sans vocoder) sur un bon morceau, qui plus est acoustique, ce qu'on n'avait plus entendu depuis... Rock Action justement. Encore mieux, on sent chez eux le souhait d'aborder le bruit en musique différemment : les vagues de distorsions synthétiques de "Drunk And Crazy" évoquent plus celles des claviers de Fuck Buttons que le fracas des guitares auxquels ils nous avaient habitués. Enfin, le violoncelle n'est plus chez Mogwai un instrument d'agrément mais un vrai créateur de mélodies. C'est comme cela que l'on aime vraiment Mogwai, lorsqu'ils se montrent capables d'ingérer des tonnes d'influences (du rock indépendant à la musique classique en passant par la pop, le folk et l'électronique) pour produire ensuite quelque chose d'unique et qui leur ressemble.
La seule inquiétude, relative et paradoxale, de cet Earth Division, c'est l'absence de batterie, et donc, de Martin Bulloch. Parce que l'Ecossais est sans aucun doute, comme ses partenaires, un artisan à part entière du son Mogwai : son jeu sobre, tout en contretemps, est unique. Le fait que son absence ici n'entame pas la qualité de l'EP souligne un petit malaise que l'on pressentait depuis plusieurs années.
Est-ce que ce jeu de batterie si identifiable ne serait pas à la fois l'une des forces mais aussi l'une des limites du groupe ? L'avenir le dira.
Pour l'instant, il s'agit simplement de profiter de cette année Mogwai.
Excellent ! 18/20 | par Jekyll |
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