Mogwai
Happy Songs For Happy People |
Label :
PIAS |
||||
Mogwai livre de nouveau un album sans concession aucune, d'une richesse peu commune et d'une beauté si rare. Une oeuvre profonde, intime, cruelle, qui joue avec votre moral comme un chat avec une pelote, qui travaille vos tympans comme le marteau travaillle le fer, construite d'harmonies sublimes et uniques, d'une intensité, d'une tendresse et d'une colére arassante.
Au Panthéon des musiques difficiles d'accés, Mogwai repose en Roi.
La sage rivière électro-pop progressive se déchaine parfois en un torrent bruitiste et pousse l'auditeur jusqu'à une saturation sensorielle quasi-insoutenable. A écouter au casque, évidemment.
Evidemment, se dégager d'un tel étau sonique est un soulagement, et s'il est une chose que l'on puisse regretter dans la musique du groupe, c'est de mettre à mal notre sang-froid, d'écraser notre tempérance, de nous arracher au rationnel malgré nous, hypnotisés que nous sommes par ce déluge sonore, proprement écrasant.
Pourquoi ai-je si peur de le remettre sur la platine ?
Au Panthéon des musiques difficiles d'accés, Mogwai repose en Roi.
La sage rivière électro-pop progressive se déchaine parfois en un torrent bruitiste et pousse l'auditeur jusqu'à une saturation sensorielle quasi-insoutenable. A écouter au casque, évidemment.
Evidemment, se dégager d'un tel étau sonique est un soulagement, et s'il est une chose que l'on puisse regretter dans la musique du groupe, c'est de mettre à mal notre sang-froid, d'écraser notre tempérance, de nous arracher au rationnel malgré nous, hypnotisés que nous sommes par ce déluge sonore, proprement écrasant.
Pourquoi ai-je si peur de le remettre sur la platine ?
Excellent ! 18/20 | par Boom |
Posté le 05 mai 2004 à 13 h 40 |
Résumé de l'épisode précédent : "Rock Action" a étonné par son calme. Nous sortions du disque avec ce sentiment que l'on éprouve après avoir déballé un cadeau tant attendu. Quel bonheur !... durant les deux premières heures. Puis on se lasse. On laisse le temps installer ses signes poussiéreux sur le boîtier. Et un jour, on se surprend à reposer la galette sur la platine. C'est seulement à ce moment que le disque prend tout son sens.
On ne se risque pas en prédisant un avenir similaire à ce quatrième album du groupe de Glasgow. Mais bien que la recette semble proche, ces alchimistes des sons ont encore su se renouveler, et dévoilent une nouvelle facette de leur musique. Un calme, certes relatif, plane sur les neuf titres. "Kids will be Sleletons" ou encore "Golden Porsche" distillent des mélodies rassurantes et belles. Un hypnotisme nouveau articule "I Know You Are But What Am I ?". "Boring Machines Disturbs Sleep" permet même un parallèle avec Spiritualized ! Et le bruit dans tout ça ? Ceux qui ne voient en Mogwai qu'un synonyme de ‘mur du son' risquent d'être déçus, à moins de pouvoir se sevrer avec "Hunted By A Freak", splendide ouverture, "Killing All The Flies" et surtout "Ratts Of The Capital". "Stop Coming to My House" referme avec classe un recueil de chansons ultra structuré, à la beauté non dissimulée.
Gageons que, comme un bon whiskey écossais, "Happy Songs For Happy People" saura se bonifier avec le temps pour durer là où ‘The Autres' ne font que (tré)passer.
On ne se risque pas en prédisant un avenir similaire à ce quatrième album du groupe de Glasgow. Mais bien que la recette semble proche, ces alchimistes des sons ont encore su se renouveler, et dévoilent une nouvelle facette de leur musique. Un calme, certes relatif, plane sur les neuf titres. "Kids will be Sleletons" ou encore "Golden Porsche" distillent des mélodies rassurantes et belles. Un hypnotisme nouveau articule "I Know You Are But What Am I ?". "Boring Machines Disturbs Sleep" permet même un parallèle avec Spiritualized ! Et le bruit dans tout ça ? Ceux qui ne voient en Mogwai qu'un synonyme de ‘mur du son' risquent d'être déçus, à moins de pouvoir se sevrer avec "Hunted By A Freak", splendide ouverture, "Killing All The Flies" et surtout "Ratts Of The Capital". "Stop Coming to My House" referme avec classe un recueil de chansons ultra structuré, à la beauté non dissimulée.
Gageons que, comme un bon whiskey écossais, "Happy Songs For Happy People" saura se bonifier avec le temps pour durer là où ‘The Autres' ne font que (tré)passer.
Excellent ! 18/20
Posté le 10 mai 2006 à 03 h 08 |
Après les exceptionnels Come On Die Young et Rock Action, les écossais sont de retour avec un disque au titre une fois de plus ironique. Il est écrit Happy Songs For Happy People sur la pochette miroir. Je me vois dedans, le titre est écrit sur le reflet de mon front. Je fais partie de ces gens heureux alors ? Ce disque m'est destiné. C'est fort, quelle bonne entrée en matière...
"Hunted By A Freak", le premier morceau débute et je revois le clip d'animation où un bonhomme balance des animaux du haut d'un immeuble. Tu parles d'une chanson joyeuse ! Le décor est posé par ces voix vocodées, qui semblent venir du fin fond de la galaxie ou des océans. Le groupe ne se limitera décidément jamais aux frontières qui ont déjà franchies sur les albums précédents. Il s'étend toujours plus derrière des chuchotements, des mélodies qui semblent s'être calmées avec le temps mais qui cependant déroutent l'auditeur. "Killing All The Flies" fait partie de ces titres qui font mouche reposant sur un riff simpliste et efficace. On entre dans la tourmente, une spirale hypnotique dont on ne sait se passer. Les cinq compères sont des alchimistes soniques et distillent des mélodies transcendantes, démunies de toute gaieté et d'une opacité déconcertante. "Ratts Of Capital" déambule dans des paysages psychédéliques abrasifs tandis qu'un piano lancinant plonge "I Know You Are But What Am I" dans un gouffre sans profondeur. Certains morceaux sont arrangés de quelques samples électroniques. Ils s'ajoutent aux mélodies qui paraissent confuses mais où pourtant tous les instruments sont distinguables et amplifient les sensations que véhicule ce disque.
Happy Songs For Happy People est un disque aux effluves d'éther, renversant et captivant.
Mogwai offre une fois de plus des compositions qui hantent et obsèdent. On ne demandait pas mieux.
"Hunted By A Freak", le premier morceau débute et je revois le clip d'animation où un bonhomme balance des animaux du haut d'un immeuble. Tu parles d'une chanson joyeuse ! Le décor est posé par ces voix vocodées, qui semblent venir du fin fond de la galaxie ou des océans. Le groupe ne se limitera décidément jamais aux frontières qui ont déjà franchies sur les albums précédents. Il s'étend toujours plus derrière des chuchotements, des mélodies qui semblent s'être calmées avec le temps mais qui cependant déroutent l'auditeur. "Killing All The Flies" fait partie de ces titres qui font mouche reposant sur un riff simpliste et efficace. On entre dans la tourmente, une spirale hypnotique dont on ne sait se passer. Les cinq compères sont des alchimistes soniques et distillent des mélodies transcendantes, démunies de toute gaieté et d'une opacité déconcertante. "Ratts Of Capital" déambule dans des paysages psychédéliques abrasifs tandis qu'un piano lancinant plonge "I Know You Are But What Am I" dans un gouffre sans profondeur. Certains morceaux sont arrangés de quelques samples électroniques. Ils s'ajoutent aux mélodies qui paraissent confuses mais où pourtant tous les instruments sont distinguables et amplifient les sensations que véhicule ce disque.
Happy Songs For Happy People est un disque aux effluves d'éther, renversant et captivant.
Mogwai offre une fois de plus des compositions qui hantent et obsèdent. On ne demandait pas mieux.
Excellent ! 18/20
Posté le 08 janvier 2007 à 16 h 33 |
Quatrième disque de Mogwai, Happy Songs For Happy People continue d'explorer l'option 'studio' prise avec Rock Action et arrive à porter sa musique un niveau encore au-dessus.
Le disque commence avec l'un des plus beaux morceaux de ce début de XXIème siècle: "Hunted By A Freak", véritable 'lied' entre terre et ciel des plus inspirés, dans un langage particulier, avec une basse et un cello qui permettent aux guitares, batteries et bizarreries électroniques de créer une véritable spirale m'ayant inspiré un poème de jeunesse où mêlent souvenirs d'enfance, neige, voyage en train (joyeusement intitulé "Fairy Tale From Depressure Land", de par son aspect regénarateur et porteur d'espoir), un oiseau d'un autre monde prend son envol, bref, claque garantie à chaque écoute ! A noter que le clip est à voir. Ainsi lancé, l'oiseau Mogwai développe des morceaux très structurés, orchestrés plus sobrement que sur Rock Action, avec une approche encore plus maîtrisée de la texture sonore des instruments du groupe (le son de batterie est hallucinant, la basse, le traitement des voix au vocoder, l'utilisation de cordes font partie des réussites du disque et permettent d'apprécier la finesse du travail sur les guitares, notamment sur des morceaux comme "Golden Porsche" ou "Kids Will Be Skeletons"). Les intermèdes (je fais ici référence aux morceaux "Moses I'm Not" et "Boring Machines Disturb Sleep") sont développés plus longuement que sur Rock Action (morceaux "O I Sleep" et "Robot Chant") et assurent de brillantes transitions entre les différences ambiances des morceaux où les guitares se taillent la part du lion... On est à la fois loin et proche des premiers albums du groupe (Young Team et Ten Rapid) riches en montagnes russes calme-tempête, tant ce sont les couleurs et textures du son qui jouent aux montagnes russes, et non plus les décibels (même si le final de "Killing All Flies" s'inscrit dans cette veine). Un morceau fait la part belle à un piano ("I Know You Are But What Am I ?") dans la veine des morceaux calmes type "Christmas Song" mais avec l'orchestration de l'album, on touche de nouveaux sommets. De plus, live, ce morceau file des frissons de fou... ! Comment ne pas également mentionner le magistral morceau de bravoure "Ratts Of The Capitol" où la basse nous procure moult effets "descente d'organes" (copyright Lolive) et permet aux guitares de faire s'abattre un nouveau type de déluge, marquant le point le plus élevé en altitude du vol de l'oiseau Mogwai. Dans une interview, John Cummings (guitare) et Dominic Atchison (basse) expliquaient que le plu dur sur ce morceau était d'aller de pédale en pédale d'effet pour obtenir les nombreux effets de texture faisant de ce morceau une épopée monstrueuse (surtout en live, mes oreilles se souviennent encore du passage où Atchison descend sur son manche, laissant ainsi les guitares faire une percée monumentale -> effet 'remontée d'organes', copyright Lolive, une fois de plus).
Un point faible cependant, le morceau "Sad DC" cloturant la version japonaise de l'album n'est pas disponible sur l'édition commercialisée en France malgré sa beauté fine, silencieuse, très évocatrice d'un paysage écossais désolé, magnifique chant du cygne d'un disque exceptionnel.
Le disque commence avec l'un des plus beaux morceaux de ce début de XXIème siècle: "Hunted By A Freak", véritable 'lied' entre terre et ciel des plus inspirés, dans un langage particulier, avec une basse et un cello qui permettent aux guitares, batteries et bizarreries électroniques de créer une véritable spirale m'ayant inspiré un poème de jeunesse où mêlent souvenirs d'enfance, neige, voyage en train (joyeusement intitulé "Fairy Tale From Depressure Land", de par son aspect regénarateur et porteur d'espoir), un oiseau d'un autre monde prend son envol, bref, claque garantie à chaque écoute ! A noter que le clip est à voir. Ainsi lancé, l'oiseau Mogwai développe des morceaux très structurés, orchestrés plus sobrement que sur Rock Action, avec une approche encore plus maîtrisée de la texture sonore des instruments du groupe (le son de batterie est hallucinant, la basse, le traitement des voix au vocoder, l'utilisation de cordes font partie des réussites du disque et permettent d'apprécier la finesse du travail sur les guitares, notamment sur des morceaux comme "Golden Porsche" ou "Kids Will Be Skeletons"). Les intermèdes (je fais ici référence aux morceaux "Moses I'm Not" et "Boring Machines Disturb Sleep") sont développés plus longuement que sur Rock Action (morceaux "O I Sleep" et "Robot Chant") et assurent de brillantes transitions entre les différences ambiances des morceaux où les guitares se taillent la part du lion... On est à la fois loin et proche des premiers albums du groupe (Young Team et Ten Rapid) riches en montagnes russes calme-tempête, tant ce sont les couleurs et textures du son qui jouent aux montagnes russes, et non plus les décibels (même si le final de "Killing All Flies" s'inscrit dans cette veine). Un morceau fait la part belle à un piano ("I Know You Are But What Am I ?") dans la veine des morceaux calmes type "Christmas Song" mais avec l'orchestration de l'album, on touche de nouveaux sommets. De plus, live, ce morceau file des frissons de fou... ! Comment ne pas également mentionner le magistral morceau de bravoure "Ratts Of The Capitol" où la basse nous procure moult effets "descente d'organes" (copyright Lolive) et permet aux guitares de faire s'abattre un nouveau type de déluge, marquant le point le plus élevé en altitude du vol de l'oiseau Mogwai. Dans une interview, John Cummings (guitare) et Dominic Atchison (basse) expliquaient que le plu dur sur ce morceau était d'aller de pédale en pédale d'effet pour obtenir les nombreux effets de texture faisant de ce morceau une épopée monstrueuse (surtout en live, mes oreilles se souviennent encore du passage où Atchison descend sur son manche, laissant ainsi les guitares faire une percée monumentale -> effet 'remontée d'organes', copyright Lolive, une fois de plus).
Un point faible cependant, le morceau "Sad DC" cloturant la version japonaise de l'album n'est pas disponible sur l'édition commercialisée en France malgré sa beauté fine, silencieuse, très évocatrice d'un paysage écossais désolé, magnifique chant du cygne d'un disque exceptionnel.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 17 avril 2007 à 10 h 03 |
Quand on déballe le disque, on est déjà surpris par l'originalité du packaging. Une pochette miroir avec sobrement écrit Mogwai dessus. Quand on l'ouvre, surprise (pochette surprise... j'arrête) ! Aucun élément habituel: aucune parole, aucun remerciement, même pas les noms des pistes... rien... R.I.E.N !! Pas tout à fait... Un visage qui se reflète, le mien... comme si Mogwai avait voulu m'intégrer à son oeuvre. Comme si ce n'était que le reflet des gens heureux... écouter et regarder l'effet que ca fait dans ce miroir providentiel... Happy Songs For Happy People qu'ils ont dit...
On insère le CD... Musique ! "Hunted By A Freak" nous permet de réaliser que Mogwai, tout en étant beaucoup plus calme que dans leurs premiers albums, a définitivement un talent pour réaliser des chansons à la fois jolies, enivrantes, planantes... mais pas si joyeuses que ça. Celle-ci est un véritable bijou, et on ne pouvait pas être mieux introduit dans cet album. Plus on s'enfonce dans les méandres du disque et plus on est marqué par la tendance mélancolique de l'ensemble. Des titres progressifs comme "Killing All The Flies" et "Ratts Of The Capital" mèlent passages calmes et envolées soniques, histoire de contenter les fans des débuts. Le chant se fait également innovant avec des lignes vocales, bien que discrètes et rares, totalement en phase avec les mélodies qu'elles accompagnent. On trouve aussi des morceaux où la guitare n'est plus seule mais accompagnée de jolies parties instrumentales très raffraichissantes avec l'utilisation d'instruments variés (piano, orgue, violons ...). C'est le cas de chansons comme "Golden Porsche" ou "Kids Will Be Skeletons". Il faut aussi ajouter que niveau ambiance, les p'tits gars de Mogwai n'ont pas lésiné sur les pédales d'effets, qui deviennent véritable moyen de transport vers ce nirvana sonique. Impresssionnant de maîtrise et de recherche.
Le titre de l'album était donc ironique. Des chansons plus mélancoliques que joyeuses. On s'est joué de moi... mais de quelle façon ! Merci Mogwai. Longue vie...
On insère le CD... Musique ! "Hunted By A Freak" nous permet de réaliser que Mogwai, tout en étant beaucoup plus calme que dans leurs premiers albums, a définitivement un talent pour réaliser des chansons à la fois jolies, enivrantes, planantes... mais pas si joyeuses que ça. Celle-ci est un véritable bijou, et on ne pouvait pas être mieux introduit dans cet album. Plus on s'enfonce dans les méandres du disque et plus on est marqué par la tendance mélancolique de l'ensemble. Des titres progressifs comme "Killing All The Flies" et "Ratts Of The Capital" mèlent passages calmes et envolées soniques, histoire de contenter les fans des débuts. Le chant se fait également innovant avec des lignes vocales, bien que discrètes et rares, totalement en phase avec les mélodies qu'elles accompagnent. On trouve aussi des morceaux où la guitare n'est plus seule mais accompagnée de jolies parties instrumentales très raffraichissantes avec l'utilisation d'instruments variés (piano, orgue, violons ...). C'est le cas de chansons comme "Golden Porsche" ou "Kids Will Be Skeletons". Il faut aussi ajouter que niveau ambiance, les p'tits gars de Mogwai n'ont pas lésiné sur les pédales d'effets, qui deviennent véritable moyen de transport vers ce nirvana sonique. Impresssionnant de maîtrise et de recherche.
Le titre de l'album était donc ironique. Des chansons plus mélancoliques que joyeuses. On s'est joué de moi... mais de quelle façon ! Merci Mogwai. Longue vie...
Excellent ! 18/20
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