Neil Young
Anvers - Belgique [Palais Des Sports] - vendredi 24 juin 2016 |
Je ne sais jamais quoi offrir aux anniversaires. Alors, quand je me suis souvenu que mon père avait l'album Unplugged (1993) de Neil Young dans sa cédéthèque et qu'il lui arrivait de l'écouter en voiture, je me suis dit qu'il aimerait m'accompagner au concert du Loner auquel j'avais envie d'aller. Places achetées (96 euro la place quand même !)... Cadeau offert... Vendredi 24 juin, après la journée de boulot, on prend la route pour Anvers.
Dans le grand hall du Palais des Sports, à côté des traditionnels stands de vente de t-shirts, on en retrouve aussi d'autres qui mettent en garde contre l'utilisation des OGM et les méfaits du géant de la biochimie Monsanto. Cette "guerre verte" que Neil Young a déclarée forme la base de son dernier album studio en date, le controversé The Monsanto Years (2015), enregistré avec son nouveau groupe Promise Of The Real, qui l'accompagne également en tournée.
Les hostilités débutent à 20h avec une première partie assurée par Laura Marling, une artiste folk anglaise, dont je ne connaissais presque rien avant le concert. Je n'avais écouté qu'un seul titre et avais lu par-ci, par-là des commentaires plutôt très positifs sur son compte. Elle a interprété durant environ une demi-heure une petite dizaine de morceaux, nous témoignant très classiquement de son plaisir d'être parmi nous ce soir. Au final, j'ai trouvé ses chansons mignonnes, mais peut-être un peu génériques.
Vers 21h, le concert de Neil Young & Promise of the Real débute. Quelques charmantes jeunes filles coiffées d'un chapeau de paille entrent d'abord en scène et sèment de la sciure de bois et arrosent les deux-trois pots de fleurs qui sont à peu près le seul décor avec une statue d'indien.
Le projecteur se dirige ensuite vers la gauche de la scène et nous laisse découvrir Neil Young, borsalino noir vissé sur la tête, chemise à carreaux et t-shirt imprimé du mot 'EARTH' (du nom de son dernier album live), déjà installé au piano.
Il entame en solo l'intemporel "After The Gold Rush", avant de rejoindre sa guitare électro-acoustique pour jouer deux autres classiques de son répertoire : "Heart Of Gold" et "The Needle And The Damage Done". Bien loin pourtant de faire partie de mes morceaux favoris du Loner, leur rendu en live m'a fait frissonner d'émotion. Le premier set, composé de six morceaux en version acoustique, s'achève avec "Mother Earth (Natural Anthem)" qu'il joue à l'harmonium. À la fin du morceau, de faux employés de Monsanto, en combinaison de protection de la tête ou pieds, font irruption et viennent asperger la scène de faux pesticides. Le set solo de Neil prend fin, et ses acolytes de Promise Of The Real le rejoignent.
La deuxième partie, la plus longue, débute avec "Out On The Weekend". Le Loner conserve sa guitare acoustique et son harmonica sur six morceaux, notamment trois issus de l'album Harvest Moon. L'atmosphère, qui était jusqu'alors plutôt intimiste et downtempo, va devenir plus électrique quand il va troquer son attirail de folkeux pour une guitare électrique et se lancer dans "Alabama".
Après quelques titres électriques relativement courts (dont "Winterlong" que je ne peux jamais dissocier des Pixies et de leur superbe reprise !), Neil Young, sa bonne vieille gratte Old Black et Promise Of The Real se lancent dans ce qui reste incontestablement l'un des moments les plus forts du concert : une version de "Down By The River", longue d'une vingtaine de minutes, qui a tenu le public en haleine du début à la fin... Même les deux gars, plutôt bourrés en face de moi, qui semblaient jusque là presque plus s'intéresser à un article sur le Brexit sur leur téléphone portable et à leur Jupiler fraîche qu'au concert, sont restés subjugués, immobiles. Au milieu du jam bluesy, mon père se penche vers moi et me dit : "c'est bon, ça !".
Papy Young est en pleine forme, et durcit encore le ton avec une puissante interprétation de "Mansion On The Hill". D'un point de vue global, la fin du concert est plus agressive musicalement ; c'est d'ailleurs vers la fin du set avec Promise Of The Real qu'il choisit de jouer trois morceaux plus récents ("Seed Justice", "Monsanto Years" et "Wolf Moon"), témoignages de son actuelle bataille écolo musclée.
Neil Young + Promise Of The Real choisissent de terminer leur concert anversois avec le classique "Rockin' In The Free World", dans une version particulièrement furieuse et ponctuée de fausses fins qui régalent le public. Standing ovation. Ils saluent le public, s'éclipsent et reviennent sur scène pour un rappel. Neil Young s'installe au piano, terminant son concert là où il l'a commencé ; Promise Of The Real reprend les armes. Ensemble, ils vont jouer un très beau "Tonight's The Night", dont l'ambiance bluesy et parfois presque "cabaret" tranche avec le reste du set. Malgré le texte sombre et la douloureuse histoire qui entoure ce titre, "Tonight's The Night" propose une conclusion apaisée après un "Rockin' In The Free World" déchaîné.
D'une grande générosité, Neil Young et son groupe nous ont offert un concert qui s'est achevé vers minuit et quart, dépassant ainsi quelque peu les trois heures. Impressionnés et sous le charme, on rejoint notre voiture garée sur le parking accolé au Palais des Sports et on reprend la route. Sur le chemin du retour, vers une heure, un harmonica reconnaissable entre tous suivi de quelques notes de guitare : Neil Young nous accorde un nouveau rappel surprise dans la voiture : c'est le superbe "Natural Beauty" qui passe à la radio. Ce soir et cette nuit-là, Neil ne nous a pas quittés, pour notre grand plaisir.
Moments préférés : "Heart Of Gold", "The Needle And The Damage Done", "Down By The River", "Rockin' In The Free World", "Tonight's The Night".
Dans le grand hall du Palais des Sports, à côté des traditionnels stands de vente de t-shirts, on en retrouve aussi d'autres qui mettent en garde contre l'utilisation des OGM et les méfaits du géant de la biochimie Monsanto. Cette "guerre verte" que Neil Young a déclarée forme la base de son dernier album studio en date, le controversé The Monsanto Years (2015), enregistré avec son nouveau groupe Promise Of The Real, qui l'accompagne également en tournée.
Les hostilités débutent à 20h avec une première partie assurée par Laura Marling, une artiste folk anglaise, dont je ne connaissais presque rien avant le concert. Je n'avais écouté qu'un seul titre et avais lu par-ci, par-là des commentaires plutôt très positifs sur son compte. Elle a interprété durant environ une demi-heure une petite dizaine de morceaux, nous témoignant très classiquement de son plaisir d'être parmi nous ce soir. Au final, j'ai trouvé ses chansons mignonnes, mais peut-être un peu génériques.
Vers 21h, le concert de Neil Young & Promise of the Real débute. Quelques charmantes jeunes filles coiffées d'un chapeau de paille entrent d'abord en scène et sèment de la sciure de bois et arrosent les deux-trois pots de fleurs qui sont à peu près le seul décor avec une statue d'indien.
Le projecteur se dirige ensuite vers la gauche de la scène et nous laisse découvrir Neil Young, borsalino noir vissé sur la tête, chemise à carreaux et t-shirt imprimé du mot 'EARTH' (du nom de son dernier album live), déjà installé au piano.
Il entame en solo l'intemporel "After The Gold Rush", avant de rejoindre sa guitare électro-acoustique pour jouer deux autres classiques de son répertoire : "Heart Of Gold" et "The Needle And The Damage Done". Bien loin pourtant de faire partie de mes morceaux favoris du Loner, leur rendu en live m'a fait frissonner d'émotion. Le premier set, composé de six morceaux en version acoustique, s'achève avec "Mother Earth (Natural Anthem)" qu'il joue à l'harmonium. À la fin du morceau, de faux employés de Monsanto, en combinaison de protection de la tête ou pieds, font irruption et viennent asperger la scène de faux pesticides. Le set solo de Neil prend fin, et ses acolytes de Promise Of The Real le rejoignent.
La deuxième partie, la plus longue, débute avec "Out On The Weekend". Le Loner conserve sa guitare acoustique et son harmonica sur six morceaux, notamment trois issus de l'album Harvest Moon. L'atmosphère, qui était jusqu'alors plutôt intimiste et downtempo, va devenir plus électrique quand il va troquer son attirail de folkeux pour une guitare électrique et se lancer dans "Alabama".
Après quelques titres électriques relativement courts (dont "Winterlong" que je ne peux jamais dissocier des Pixies et de leur superbe reprise !), Neil Young, sa bonne vieille gratte Old Black et Promise Of The Real se lancent dans ce qui reste incontestablement l'un des moments les plus forts du concert : une version de "Down By The River", longue d'une vingtaine de minutes, qui a tenu le public en haleine du début à la fin... Même les deux gars, plutôt bourrés en face de moi, qui semblaient jusque là presque plus s'intéresser à un article sur le Brexit sur leur téléphone portable et à leur Jupiler fraîche qu'au concert, sont restés subjugués, immobiles. Au milieu du jam bluesy, mon père se penche vers moi et me dit : "c'est bon, ça !".
Papy Young est en pleine forme, et durcit encore le ton avec une puissante interprétation de "Mansion On The Hill". D'un point de vue global, la fin du concert est plus agressive musicalement ; c'est d'ailleurs vers la fin du set avec Promise Of The Real qu'il choisit de jouer trois morceaux plus récents ("Seed Justice", "Monsanto Years" et "Wolf Moon"), témoignages de son actuelle bataille écolo musclée.
Neil Young + Promise Of The Real choisissent de terminer leur concert anversois avec le classique "Rockin' In The Free World", dans une version particulièrement furieuse et ponctuée de fausses fins qui régalent le public. Standing ovation. Ils saluent le public, s'éclipsent et reviennent sur scène pour un rappel. Neil Young s'installe au piano, terminant son concert là où il l'a commencé ; Promise Of The Real reprend les armes. Ensemble, ils vont jouer un très beau "Tonight's The Night", dont l'ambiance bluesy et parfois presque "cabaret" tranche avec le reste du set. Malgré le texte sombre et la douloureuse histoire qui entoure ce titre, "Tonight's The Night" propose une conclusion apaisée après un "Rockin' In The Free World" déchaîné.
D'une grande générosité, Neil Young et son groupe nous ont offert un concert qui s'est achevé vers minuit et quart, dépassant ainsi quelque peu les trois heures. Impressionnés et sous le charme, on rejoint notre voiture garée sur le parking accolé au Palais des Sports et on reprend la route. Sur le chemin du retour, vers une heure, un harmonica reconnaissable entre tous suivi de quelques notes de guitare : Neil Young nous accorde un nouveau rappel surprise dans la voiture : c'est le superbe "Natural Beauty" qui passe à la radio. Ce soir et cette nuit-là, Neil ne nous a pas quittés, pour notre grand plaisir.
Moments préférés : "Heart Of Gold", "The Needle And The Damage Done", "Down By The River", "Rockin' In The Free World", "Tonight's The Night".
Excellent ! 18/20 | par Rebecca Carlson |
Setlist:
After the Gold Rush
Heart of Gold
The Needle and the Damage Done
Comes a Time
Helpless
Mother Earth (Natural Anthem)
Out on the Weekend
From Hank to Hendrix
Human Highway
Only Love Can Break Your Heart
Unknown Legend
Harvest Moon
Alabama
Bad Fog of Loneliness
Winterlong
Walk On
Down by the River
Mansion on the Hill
Powderfinger
Western Hero
Vampire Blues
Country Home
Seed Justice
Monsanto Years
Wolf Moon
Rockin' in the Free World
>>>
Tonight's the Night
After the Gold Rush
Heart of Gold
The Needle and the Damage Done
Comes a Time
Helpless
Mother Earth (Natural Anthem)
Out on the Weekend
From Hank to Hendrix
Human Highway
Only Love Can Break Your Heart
Unknown Legend
Harvest Moon
Alabama
Bad Fog of Loneliness
Winterlong
Walk On
Down by the River
Mansion on the Hill
Powderfinger
Western Hero
Vampire Blues
Country Home
Seed Justice
Monsanto Years
Wolf Moon
Rockin' in the Free World
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