Neil Young

Psychedelic Pill

Psychedelic Pill

 Label :     Reprise 
 Sortie :    mardi 30 octobre 2012 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

En se limitant à la seule qualité de ses albums, on peut solennellement affirmer, en ce début d'année 2013, que Neil Young aura marqué six décennies de l'histoire du rock ! Les années 1960 avec Everybody Knows This Is Nowhere, bien sûr. Les années 1970 avec tout ce que vous savez. Les années 1980 avec, peut-être (c'est un peu plus raide...), Freedom. Les années 1990 et 2000 avec au moins six chefs d'œuvres (d'Harvest Moon à Chrome Dreams II). Et à présent, donc, les années 2010 avec ce disque hors norme (le plus long, le premier double de sa carrière) et exceptionnel.
Depuis l'excellent Greendale en 2003, Neil Young n'avait plus composé pour un album avec Crazy Horse. Et, dès l'entame, avec l'énorme "Driftin' Back", on se retrouve, musicalement parlant, dans une ambiance Greendale. Le résultat est d'ailleurs prodigieux. Plus de 27 minutes. Refrain majestueux, solos inspirés. Du très très grand Neil Young. Et des morceaux de cet acabit, Psychedelic Pill en comprend aux moins deux autres : "Ramada Inn" et "Walk Like a Giant". Entourés de titres plus classiques, superbes ("She's Always Dancing", "For The Love Of Man") ou anecdotiques ("Born In Ontario"), ces trois monuments, qui occupent à eux seuls plus d'une heure d'écoute, font de Psychedelic Pill l'un des albums les plus importants de toute la discographie du Loner.
Et cette impression aussi angoissante que rassurante : le temps ne semble pas avoir de prise sur Neil Young, le timbre de voix compris. Ce disque aurait pu être enregistré il y a 40 ans. Magnifique et intemporel.


Intemporel ! ! !   20/20
par Crazyhorse


 Moyenne 14.50/20 

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Posté le 17 janvier 2013 à 11 h 16

D'abord un aparté, toujours le même, un disque vient de sortir... Classé INTEMPOREL c'est faire fi du bon sens, qui peut dire si l'œuvre traversera le temps, restera dans les oreilles dans 20 ans...

Après un POUR, donc... Un CONTRE

Young est atteint de la maladie étonnante de beaucoup de musiciens patinés la maladie d'appenzeller : avec pour symptôme principal comment oublier de faire un bon morceau simple et efficace en peu de temps et peu de notes, là où en peu de notes et peu de temps le Loner savait installer une ambiance torride, sans forcément passer par l'électricité saturée d'ailleurs, avec ses quelques licks hachés menus, retenus, diamants noirs confinant les psychopathes du manche lubrifié à des possédés de l'onanisme de la 6 cordes. Le voilà pris de colique gibsonienne et de diarrhée verbale, et c'est là où le bat blesse. C'est que notre héros de la guitare folk se prend pour un guitar hero de la guitare gruge (je sais pas ce qu'est le grunge). On est en droit d'attendre un peu plus du monsieur, qui aime bien châtie bien et après la pluie la boue et cetera et autre enculage de mouche. Nous ne méritons en tout cas pas ça, certes l'artiste a SA RAISON mais on n'est pas obligé de cautionner tout et n'importe quoi. Neil commence à faire chier nos oreilles en nous pompant l'air avec des tics stylistiques déjà vus, on peut affirmer que ça tourne en rond.
Certains affirmeront qu'il n'a jamais fait mieux sur sa guitare qu'au sein du CSN&Y, poussé au cul par un Stills sans concession où se retrouvait l'émulation du Buffalo. D'autres affirmeront qu'il avait déjà tout dit dès les premiers albums entre les "Down By The River", "Cowgirl In The Sand" ou "Words" mais tout ceci serait présomptueux. Mais ici on s'interroge : manque de compétitivité, contentement de soi, fainéantise musicale... Tous ces petits péchés mignons qui de lui, le pape du crunch, le lonaire, l'homme à la chemise à carreaux, le rocker le plus mal coiffé de l'ouest, a du mal à passer.
Bon ça commence par 27' de vacuité où la guitare du maître se perd en bouillabaisse à chier sur un refrain peu fédérateur qui dérive sans accroche, où l'homme des bois frise le ridicule. Nous remarquerons que le morceau aurait pu s'immobiliser à 1'18 sous les bravos.
D'abord un constat : le Crazy Horse s'est transformé en bidet poignant de nullité, ça rame rythmiquement parlant, où sont passés ces grooves spongieux et élastiques qui faisaient le bonheur d'un Stray Gators. Alors il faut se fader la lourdeur d'un batteur qui fait le minimum syndical, sans imagination aucune, un sous-payé certainement.
OK pour l'intro de "Ramada Inn" (16:48 quand même) mais arrivé à 5 minutes, le titre, on le sent, se désintègre en n'importe quoi, il ne se passe rien plombé par cette batterie sclérosée.
On tient avec les 8 minutes, enfin, de "She's Always Dancing" qui dès l'intro et grâce à une guitare acide propose une cadence qui arrive à décongestionner le titre. Arrivé là, les 16:26 de "Walk Like A Giant" sont une souffrance entre des chœurs nazes, des sifflotements de nains et un tambour laxatif. Mais putain 16 minutes, c'est quoi là il fait un concours ? il est rémunéré à la minute comme les agents SFR ?
Les autres titres sont peu ragoûtants entre le flange du titre éponyme, un "Twisted Road" presque boute-en-train, on s'épuise en conjectures : de l'art ou du cochon ?
Du pas bon Neil Young comme il sait si bien le faire depuis un paquet d'années, donc. Et cette impression aussi angoissante que peu rassurante : Neil Young ne semble pas avoir de prise sur le temps, il se leurre. Si ce disque avait été enregistré il y a 40 ans, le Loner serait vraiment seul. Douloureux et à oublier très vite comme toute la production dernière du monsieur. C'est terrible...
Pas terrible   9/20







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