Neil Young
Trans |
Label :
Geffen |
||||
1980 est une année particulièrement amère pour Neil Young: il découvre que son deuxième fils, Ben, est atteint d'une paralysie cérébrale plus grave que celle de son ainé, Zeke. Dans le même temps, sa femme apprend qu'elle a une tumeur au cerveau... Neil est complètement perdu.
C'est dans ce contexte que sort Trans en 1983, un album inattendu et déroutant. Si l'artiste a l'habitude de naviguer dans les styles, il est particulièrement effrayant de le retrouver dans la mouvance électronique, genre Kraftwerk. Si comme moi, vous n'avez pas connu cette période, il vous sera impossible d'écouter en totalité cet album absolument indigeste.
Rongé par les problèmes de communication avec Ben, Neil a effectivement fait l'acquisition d'un vocoder, qui lui a donné l'idée de plusieurs chansons. Et d'ailleurs à l'exception de "Little Thing Called Love", assez insipide, toutes les chansons sont 'vocoderisées'. Si l'on peut comprendre les besoins du chanteur, et compatir à sa peine, en mettant les choses dans leur contexte, il est très difficile de digérer ce disque tout à fait inaudible, à mon sens. Pas étonnant de retrouver Trans uniquement sur eBay, et pas dans les bacs de votre disquaire préféré. On notera quand même une version affligeante de "Mr Soul" et "Transformer Man" qui sera joué plus tard en live acoustique.
C'est dans ce contexte que sort Trans en 1983, un album inattendu et déroutant. Si l'artiste a l'habitude de naviguer dans les styles, il est particulièrement effrayant de le retrouver dans la mouvance électronique, genre Kraftwerk. Si comme moi, vous n'avez pas connu cette période, il vous sera impossible d'écouter en totalité cet album absolument indigeste.
Rongé par les problèmes de communication avec Ben, Neil a effectivement fait l'acquisition d'un vocoder, qui lui a donné l'idée de plusieurs chansons. Et d'ailleurs à l'exception de "Little Thing Called Love", assez insipide, toutes les chansons sont 'vocoderisées'. Si l'on peut comprendre les besoins du chanteur, et compatir à sa peine, en mettant les choses dans leur contexte, il est très difficile de digérer ce disque tout à fait inaudible, à mon sens. Pas étonnant de retrouver Trans uniquement sur eBay, et pas dans les bacs de votre disquaire préféré. On notera quand même une version affligeante de "Mr Soul" et "Transformer Man" qui sera joué plus tard en live acoustique.
Inaudible ! ! ! 0/20 | par Th0mas |
Posté le 15 avril 2008 à 10 h 51 |
Le grand Canadien hirsute avait-il dans l'idée en 1982 de se foutre un peu du monde? On pourra me taxer d'un certain manque d'objectivité, mais je maintiens quand même: Trans n'est pas la bouse synthétique qu'on essaie de ne pas nous faire acheter depuis 25 ans. (Personnellement, côté monstruosité, je considère que Neil Young a atteint l'horreur parfaite avec "Landing On Water", totalement inaudible).
Je ne disconviens pas qu'entendre l'artiste chanter à travers un Vocoder peut se révéler être une expérience des plus douloureuses pour le fan de la discographie 70's et 90's du Loner.
Le concept d'écrire un album entier basé sur l'évocation des difficultés de communication rencontrées par notre homme avec son fils Ben atteint de paralysie cérébrale tient bien plus de la détresse d'un père dont la paternité avait déjà été atteinte auparavant (son 1er fils avec l'actrice Carrie Snodgrass, Zeke, né en 1972, souffre lui aussi du même handicap) que de la volonté consciente de faire de son auditoire le cobaye de ses élucubrations technologiques. Pour se convaincre de cette détresse, il suffit de consulter le verso de la pochette de son précédent disque Re-ac-tor (1981) où figure une citation latine qui, une fois traduite, témoigne des tourments de l'artiste face à sa malédiction de géniteur: "Dieu, accorde-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer les choses que je peux changer, et la sagesse de savoir faire la différence entre les deux."
Je ne disconviens pas, également, que les morceaux chantés au travers du prisme déformant du Vocoder sont troublants et appellent la circonspection:"We R In Control" et "Sample And Hold" (qu'elles sont longues ces 8 minutes!), pour ne citer que ces 2 morceaux, ne sont pas à compter parmi les plus belles réussites du rocker.
Toutefois, dans cette incartade électronique mitigée, il faut parvenir à reconnaître la patte et la veine mélodique intactes de Neil dans les sympathiques créations que sont: "Little Thing Called Love", "Hold On To Your Love", et le monumental final "Like An Inca" (qui n'aurait pas fait pâle figure sur un album plus prisé par les critiques), 9 minutes d'aventures rock en terre aztèque empreintes d'un puissant lyrisme et de solides paroles (ce morceau n'a pas à rougir de la comparaison avec un certain "Cortez The Killer" sur "Zuma" (1975) notamment).
Pour convaincre, si toutefois cela doit être mon but secret, les derniers détracteurs de ce disque, certes pas tout à fait indispensable, mais pas tout à fait anecdotique non plus, d'écouter plus attentivement ce disque, il suffit d'écouter l'album Unplugged de 1993 de ce grand Monsieur du rock , en sa plage 10:"Transformer Man" (sans aucun doute le meilleur morceau de cet album acoustique), pour réaliser que Trans recèle, perdues au beau milieu de cette usine désaffectée d'efforts expérimentaux, des pépites surannées insoupçonnées.
Je ne disconviens pas qu'entendre l'artiste chanter à travers un Vocoder peut se révéler être une expérience des plus douloureuses pour le fan de la discographie 70's et 90's du Loner.
Le concept d'écrire un album entier basé sur l'évocation des difficultés de communication rencontrées par notre homme avec son fils Ben atteint de paralysie cérébrale tient bien plus de la détresse d'un père dont la paternité avait déjà été atteinte auparavant (son 1er fils avec l'actrice Carrie Snodgrass, Zeke, né en 1972, souffre lui aussi du même handicap) que de la volonté consciente de faire de son auditoire le cobaye de ses élucubrations technologiques. Pour se convaincre de cette détresse, il suffit de consulter le verso de la pochette de son précédent disque Re-ac-tor (1981) où figure une citation latine qui, une fois traduite, témoigne des tourments de l'artiste face à sa malédiction de géniteur: "Dieu, accorde-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer les choses que je peux changer, et la sagesse de savoir faire la différence entre les deux."
Je ne disconviens pas, également, que les morceaux chantés au travers du prisme déformant du Vocoder sont troublants et appellent la circonspection:"We R In Control" et "Sample And Hold" (qu'elles sont longues ces 8 minutes!), pour ne citer que ces 2 morceaux, ne sont pas à compter parmi les plus belles réussites du rocker.
Toutefois, dans cette incartade électronique mitigée, il faut parvenir à reconnaître la patte et la veine mélodique intactes de Neil dans les sympathiques créations que sont: "Little Thing Called Love", "Hold On To Your Love", et le monumental final "Like An Inca" (qui n'aurait pas fait pâle figure sur un album plus prisé par les critiques), 9 minutes d'aventures rock en terre aztèque empreintes d'un puissant lyrisme et de solides paroles (ce morceau n'a pas à rougir de la comparaison avec un certain "Cortez The Killer" sur "Zuma" (1975) notamment).
Pour convaincre, si toutefois cela doit être mon but secret, les derniers détracteurs de ce disque, certes pas tout à fait indispensable, mais pas tout à fait anecdotique non plus, d'écouter plus attentivement ce disque, il suffit d'écouter l'album Unplugged de 1993 de ce grand Monsieur du rock , en sa plage 10:"Transformer Man" (sans aucun doute le meilleur morceau de cet album acoustique), pour réaliser que Trans recèle, perdues au beau milieu de cette usine désaffectée d'efforts expérimentaux, des pépites surannées insoupçonnées.
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