Neil Young
Barn |
Label :
Reprise |
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Barn est la quatrième parution de cette année pour Neil Young, dix nouvelles compositions enregistrées cet été avec le Crazy Horse.
Après le décevant Colorado en 2019, qu'en est-il de ce nouvel album ?
Quelques mots d'abord sur le groupe. Neil Young répond sur son site à des questions posées par des fans, il y a quelques temps il lui a été demandé quel était son plus vieil instrument avec lequel il jouait toujours, réponse : " Ralph ". Ralph Molina est toujours là, derrière ses fûts, dans l'ombre depuis 1969, avec Crazy Horse ou avec d'autres musiciens, il est celui qui a le plus tourné avec Neil Young.
Autre vétéran tout aussi discret que le précédent, le bassiste Billy Talbot est lui aussi présent depuis 1969. Le pauvre semble bien mal en point dans la vidéo de "Welcome Back".
Ce ne sont pas de grands musiciens, mais leur longévité et leur fidélité à toute épreuve parlent pour eux ; ils tiennent la baraque. Ces gars sont des totems.
Comme pour Colorado, c'est Nils Lofgren qui officie au poste de guitariste après que Frank "Poncho" Sampedro ait pris sa retraite en 2014. Son jeu de guitare tout en souplesse apporte une certaine subtilité.
Ce n'est pas un nouveau dans l'entourage de Neil Young, puisqu'on l'entend déjà sur After The Gold Rush, Tonight's The Night, Trans ; il a fait partie des Santa Monica Flyers en 1973 et du Trans Band en 1982, il figure également dans le groupe de l'Unplugged. Pas vraiment un petit nouveau donc, un passant. Mais quelle idée quand même d'amener son accordéon sur "Song Of The Seasons" qui ouvre l'album, un peu de piano ou une seconde guitare suffisait. N'est pas Ben Keith qui veut.
Plusieurs titres de Barn tendent vers le rock'n roll des années 50, le blues, la soul. Ce n'est pas la première fois qu'il flirte avec ces styles, il s'y est essayé sur d'autres albums, avec plus ou moins de bonheur.
Un piano vaguement boogie sur "Heading West", morceau un peu déglingué avec une bonne guitare, sur ce morceau l'absence de F. Sampedro est regrettable. Le bluesy "Change Ain't Never Gonna", bien crasseux, et le plus léger "Tumblin'Thru The Years" qui rappelle Comes A Time. Rien de transcendant dans tout ça mais ce n'est pas déplaisant, ça s'écoute facilement.
C'est parfois moins réussi, peu de choses à sauver sur "Shape Of You", et on s'enfonce carrément dans la guimauve sur le tout dernier titre, "Don't Forget Love".
Avec "Canerican" les guitares décollent un peu.
Il n'y a pas que des morceaux plus ou moins agréables sur Barn. Le très bon est bel et bien présent.
Old Black sort de ses gonds et jaillit sur "Human Race", un morceau furieux qui rappelle ce que Neil Young fait de mieux avec Crazy Horse : du rock qui fait beaucoup du boucan, avec des guitares qui saignent. Les pendules sont remises à l'heure, voilà un très bon morceau.
S'il excelle dans les grosses guitares, il n'est pas moins bon dans des rythmes plus lents, "They Might Be Lost" et "Welcome Back" sont toutes deux excellentes, dans une veine proche d'"Albuquerque" ou de "Danger Bird".
Le rauque "They Might Be Lost" est un chant du cygne. Un piano, une rythmique lourde, lente, une guitare acoustique, un harmonica triste et aussi fatigué que le chant rendent ce titre sublime.
Pas de piano ni d'harmonica dans "Welcome Back", un chant proche du parler et des guitares toutes cramées. Ici encore le rythme est traînant, mais alors quelle guitare ! De véritables éclairs traversent le morceau de bout en bout. Avec ses 8 minutes c'est le plus long de l'album, et pourtant il pourrait durer le double que j'en redemanderai.
C'est un disque qui rappelle Chrome Dreams II, c'est tout autant brouillon et varié. Complètement dans la façon de procéder de Neil Young, une prise ou deux en période de pleine Lune, pas plus, sinon c'est trop élaboré. C'est donc parfois un peu de travers, pas toujours juste et carré, la voix est fatiguée, éraflée de temps en temps, mais la spontanéité est bien là, c'est ce qui compte, et ne cesse de m'étonner de la part d'un vétéran du rock qui a plus de quarante albums connus au compteur.
Barn n'est certes pas un grand disque comme Zuma ou Le Noise, mais ce serait dommage de l'oublier, ne serait-ce que pour la petite poignée de morceaux tout à fait remarquables qui nous rappelent à quel talentueux compositeur on a affaire.
Et ce n'est vraisemblablement pas son ultime album puisque le prochain serait déjà bien avancer.
Après le décevant Colorado en 2019, qu'en est-il de ce nouvel album ?
Quelques mots d'abord sur le groupe. Neil Young répond sur son site à des questions posées par des fans, il y a quelques temps il lui a été demandé quel était son plus vieil instrument avec lequel il jouait toujours, réponse : " Ralph ". Ralph Molina est toujours là, derrière ses fûts, dans l'ombre depuis 1969, avec Crazy Horse ou avec d'autres musiciens, il est celui qui a le plus tourné avec Neil Young.
Autre vétéran tout aussi discret que le précédent, le bassiste Billy Talbot est lui aussi présent depuis 1969. Le pauvre semble bien mal en point dans la vidéo de "Welcome Back".
Ce ne sont pas de grands musiciens, mais leur longévité et leur fidélité à toute épreuve parlent pour eux ; ils tiennent la baraque. Ces gars sont des totems.
Comme pour Colorado, c'est Nils Lofgren qui officie au poste de guitariste après que Frank "Poncho" Sampedro ait pris sa retraite en 2014. Son jeu de guitare tout en souplesse apporte une certaine subtilité.
Ce n'est pas un nouveau dans l'entourage de Neil Young, puisqu'on l'entend déjà sur After The Gold Rush, Tonight's The Night, Trans ; il a fait partie des Santa Monica Flyers en 1973 et du Trans Band en 1982, il figure également dans le groupe de l'Unplugged. Pas vraiment un petit nouveau donc, un passant. Mais quelle idée quand même d'amener son accordéon sur "Song Of The Seasons" qui ouvre l'album, un peu de piano ou une seconde guitare suffisait. N'est pas Ben Keith qui veut.
Plusieurs titres de Barn tendent vers le rock'n roll des années 50, le blues, la soul. Ce n'est pas la première fois qu'il flirte avec ces styles, il s'y est essayé sur d'autres albums, avec plus ou moins de bonheur.
Un piano vaguement boogie sur "Heading West", morceau un peu déglingué avec une bonne guitare, sur ce morceau l'absence de F. Sampedro est regrettable. Le bluesy "Change Ain't Never Gonna", bien crasseux, et le plus léger "Tumblin'Thru The Years" qui rappelle Comes A Time. Rien de transcendant dans tout ça mais ce n'est pas déplaisant, ça s'écoute facilement.
C'est parfois moins réussi, peu de choses à sauver sur "Shape Of You", et on s'enfonce carrément dans la guimauve sur le tout dernier titre, "Don't Forget Love".
Avec "Canerican" les guitares décollent un peu.
Il n'y a pas que des morceaux plus ou moins agréables sur Barn. Le très bon est bel et bien présent.
Old Black sort de ses gonds et jaillit sur "Human Race", un morceau furieux qui rappelle ce que Neil Young fait de mieux avec Crazy Horse : du rock qui fait beaucoup du boucan, avec des guitares qui saignent. Les pendules sont remises à l'heure, voilà un très bon morceau.
S'il excelle dans les grosses guitares, il n'est pas moins bon dans des rythmes plus lents, "They Might Be Lost" et "Welcome Back" sont toutes deux excellentes, dans une veine proche d'"Albuquerque" ou de "Danger Bird".
Le rauque "They Might Be Lost" est un chant du cygne. Un piano, une rythmique lourde, lente, une guitare acoustique, un harmonica triste et aussi fatigué que le chant rendent ce titre sublime.
Pas de piano ni d'harmonica dans "Welcome Back", un chant proche du parler et des guitares toutes cramées. Ici encore le rythme est traînant, mais alors quelle guitare ! De véritables éclairs traversent le morceau de bout en bout. Avec ses 8 minutes c'est le plus long de l'album, et pourtant il pourrait durer le double que j'en redemanderai.
C'est un disque qui rappelle Chrome Dreams II, c'est tout autant brouillon et varié. Complètement dans la façon de procéder de Neil Young, une prise ou deux en période de pleine Lune, pas plus, sinon c'est trop élaboré. C'est donc parfois un peu de travers, pas toujours juste et carré, la voix est fatiguée, éraflée de temps en temps, mais la spontanéité est bien là, c'est ce qui compte, et ne cesse de m'étonner de la part d'un vétéran du rock qui a plus de quarante albums connus au compteur.
Barn n'est certes pas un grand disque comme Zuma ou Le Noise, mais ce serait dommage de l'oublier, ne serait-ce que pour la petite poignée de morceaux tout à fait remarquables qui nous rappelent à quel talentueux compositeur on a affaire.
Et ce n'est vraisemblablement pas son ultime album puisque le prochain serait déjà bien avancer.
Bon 15/20 | par NicoTag |
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